vendredi 7 février 2020

Quasi tre anni dopo lo scoop su Federico Pucci...

Ad oggi migliaia di persone hanno scoperto l'esistenza di Federico Pucci e conoscono il suo ruolo di ideatore del primo concetto moderno di "traduttore meccanico", ma, purtroppo, l'ostracismo che lo ha colpito durante la sua vita si fa sentire anche 47 anni dopo la sua morte. Speriamo che all'orizzonte del mezzo secolo, le cose possano cambiare... Eppure stiamo parlando di traduzione automatica! Una realtà per milioni e milioni di persone nel mondo, in modo quotidiano, gratuito e di uso semplice, cioè esattamente come Federico Pucci lo aveva anticipato 90 anni fa! Fu l'unico al mondo all'epoca, ed ancora nessuno ne parla...

* * *

Au moment où je m'apprête à écrire ce billet, d'après les statistiques du blog, seules 170 personnes sont au courant de cette histoire ! Et sûrement moins encore, tant il est probable qu'un même visiteur a pu lire deux ou trois des billets, donc pour être plus réaliste disons entre 60 et 100 personnes. Des chiffres qui ne rendent certes pas justice à la qualité de cette découverte, puisque nous parlons du premier inventeur au monde d'un dispositif de traduction automatique !

Nous parlons d'un monsieur dont personne ne sait encore rien, et de son invention dont personne ne savait encore rien il y a une semaine ! Son nom avait seulement été dévoilé par quelques chercheurs attentifs en matière de traduction automatique, citons comme exemple John Hutchins (University of East Anglia, Norwich, UK), qui l'a mentionné deux fois dans ses papiers : 
In August 1949, the New York Times reported from Salerno that an Italian named Federico Pucci, had invented a machine to translate, saying that it would be exhibited at a Paris Fair; but no more was to be heard of it. 

Puis dans une seconde version mise à jour : 

On 26 August 1949, the New York Times reported (page 9) from Salerno: 
Federico Pucci announced today that he had invented a machine that could translate copy from any language into any other language. He said that the machine was electrically operated, but refused to disclose details. He said that he would enter it in the Paris International Fair of Inventions next month.  
It is uncertain whether Pucci had any knowledge of Huskey’s proposals, and it seems most unlikely he knew about Weaver's memorandum or the British experiments. In any event, there is no trace of any demonstration at the Paris fair; and nothing more is known about Pucci
[Corrected version (2005) of paper in: Machine Translation, vol.12 no.3, 1997, p.195-252] 
From first conception to first demonstration: the nascent years of machine translation, 
1947-1954 A chronology, by John Hutchins

Et c'est grâce à cette seule info et à la magie d'Internet que j'ai pu dénicher le scoop sur le traducteur dynamo-mécanique, en remontant jusqu'à Federico Pucci, précurseur de la traduction automatique (voir en italien) !

À noter qu'en cherchant "traducteur dynamo-mécanique", mes billets ne ressortent pas encore sur Google ! Il s'agit pourtant d'une découverte qui révolutionne l'histoire de la traduction automatique, puisque M. Pucci se positionne AVANT les premières machines à traduire de Petr Petrovič Smirnov-Trojanskij et de Georges Artsrouni, que TOUTE la littérature spécialisée - à ce jour - situe entre 1932 et 1935.

Or comme en atteste la liste des douze ouvrages que j'ai pu reconstituer (étalés sur 35 ans, en n'excluant pas qu'il ait pu en écrire d'autres, encore inconnus), le premier livre que M. Pucci a publié pour aborder son invention date de 1931 et il s'intitule (je traduis) : « Le traducteur mécanique et la méthode pour correspondre entre européens, chacun en connaissant uniquement sa propre langue ». Ce livre n'était d'ailleurs qu'une première partie, d'où la conséquence logique qui s'ensuit...


Il se trouve à la bibliothèque centrale de Florence, que j'ai déjà contactée - aussi bien par courriel que par téléphone - pour demander d'obtenir un fichier avec la reproduction de plusieurs des livres qui s'y trouvent. Idem pour la bibliothèque provinciale de Salerne (où j'ai prévu de me rendre en personne avant la fin de la semaine prochaine), pour obtenir la reproduction d'autres ouvrages, dont le dernier en rapport avec l’invention, publié en 1958, qui s'intitule (je traduis) : « Vocabulaire mobile italien – français : (partie Traducteur mécanique) ». Mais les délais d'une bibliothèque sont ... ce qu'ils sont !

Près de 30 ans séparent ces deux dates, qui donnent une idée précise du temps que M. Pucci a consacré à son invention, qu'il nomme lui-même "traducteur mécanique" (1931), auquel est associé un "vocabulaire mobile" (1958).

L'appellation de "traducteur dynamo-mécanique" n'intervient que dans un deuxième temps (1949-1950), soit près de 20 ans après la première description du "traducteur mécanique".

Du reste, en découvrant d'abord ces derniers ouvrages à la bibliothèque de Salerne, j'avais été extrêmement surpris de voir qu'ils étaient classés sous INVENTIONS - PARIS - 1935, alors que l'info à l'origine de ma recherche laissait plutôt entendre qu'il aurait présenté son traducteur à la 40e édition du Concours Lépine, auquel était lié, cette année-là, un Concours international d'inventions.

Donc en ne sachant encore rien ni de l'inventeur ni de sa création, je ne peux que supposer :
  1. qu'il a d'abord présenté son "traducteur mécanique" (décrit en 1931) au concours Lépine 1935 ;
  2. qu'il a ensuite présenté la version de son "traducteur dynamo-mécanique" en 1949. 
Comme je l'ai déjà écrit, j'imagine aussi que l'adjonction du terme "dynamo" signifie qu'il a intégré à sa machine une dynamo (très en vogue à l'époque, servant à convertir l'énergie mécanique en électricité) afin que son "traducteur mécanique" pût être actionné par le courant ainsi généré. Mais tant que je n'ai pas accès aux textes (en espérant qu'ils seront riches en illustrations), j'en suis réduit aux supputations.

J'ai contacté de même la société organisatrice du concours Lépine, pour leur demander s'ils avaient une éventuelle trace matérielle (voire un cliché photographique) dans leurs archives, mais personne ne m'a encore répondu…

Les textes devraient en outre nous éclairer sur la question que pose M. Hutchins, à savoir s'il avait connaissance des propositions de Huskey, du mémorandum de Weaver ou d'autres expériences britanniques, et - ajouterais-je - s'il était au courant des travaux de Petr Petrovič Smirnov-Trojanskij et de Georges Artsrouni, ce qui ne serait ni impossible ni invraisemblable.

En effet les premiers livres de M. Pucci (sur la littérature anglaise) remontent à 1923, donc l'inventeur doublé d'un linguiste qu'il était devait certainement se tenir informé de l'évolution d'un domaine - la traduction automatique - qui n'en était alors qu'à ses balbutiements mais qui l'intéressait au plus haut degré.

Voilà. J'avais besoin de rédiger ce billet pour faire le point sur cette histoire, dans l'attente d'en savoir plus grâce aux livres de M. Pucci, et surtout - je l'espère vivement -, grâce à d'autres intervenants, plus qualifiés que moi, qui daigneront s'emparer de cette découverte pour l'approfondir et donner toute l'importance qu'ils méritent à M. Federico Pucci et à son invention. Notamment à la veille de fêter l'Europe et son (mon) 60e anniversaire !

À suivre…



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